L’invisibilisation des grandes figures historiques féminines est révolue ! Dans le cadre notre politique d’égalité femme-homme, nous avons voté lundi dernier en Conseil municipal pour la dénomination de 4 nouvelles voies du futur quartier des Hirondelles, sur l’ex site industriel NTN Europe. Féminiser les noms de rue, c’est donner une place légitime aux femmes dans nos espaces de vie communs. Jeanne Brousse et Flora Saulnier, résistantes annéciennes, Lise London, militante communiste et résistante ainsi que Rosalie Montmasson, républicaine italienne, auront désormais une rue d’Annecy qui portera leur nom.
Dans le cadre de la mutation du quartier de la Gare et plus précisément, du site industriel de NTN Europe, un permis d’aménager a été délivré le 20 mai 2022, conformément au plan local d’urbanisme d’Annecy (PLU). Ce permis d’aménager prévoit la création de deux rues principales, deux rues secondaires, une
allée et un square paysagé qu’il convenait de dénommer.
Sur proposition du Service Patrimoine / Art et Histoire de la Ville et conformément à notre projet de mandat visant à féminiser l’espace public, deux thématiques (« matrimoine » et « passé industriel ») ont été soumises à la concertation des habitants du quartier et aux premiers acquéreurs des logements en cours de construction.
4 nouvelles rues en l’honneur de figures historiques féminines.
- Le square Jeanne Brousse. Jeanne Brousse née Maurier est née en 1921 à Annecy. Profitant de son poste au bureau des naturalisations puis des réfugiés à la préfecture de Haute-Savoie pendant la Deuxième Guerre mondiale, elle a contribué à sauver de nombreuses personnes, en particulier juives, en fournissant des faux papiers et en organisant, en lien avec la Résistance locale, des cachettes et des passages clandestins vers la Suisse.
Décorée de la médaille de Juste parmi les Nations en 1974, elle a occupé plusieurs années la fonction de vice-présidente du comité français de Yad Vashem, mémorial israélien perpétuant la mémoire des victimes de la Shoah et honorant les personnes qui ont protégé des Juifs.
“Je n’ai rien fait d’extraordinaire. J’ai simplement aidé des juifs en danger” dit-elle.
- Rue A : Flora SAULNIER. Flora Saulnier est née le 17 février 1902 à Planchamp à Armoy. Elle tient avec son mari l’auberge du Lyonnais à Annecy. Refusant l’armistice du 22 juin 1940, elle devient membre de la France combattante du mouvement “Combat”. Flora est également membre du réseau “noyautage des administrations publiques et privées” (NAP). L’Auberge sera jusqu’en novembre 1943 une plaque tournante très importante de la Résistance offrant refuge aux résistants, aux républicains espagnols et à tous ceux qui étaient recherchés par la milice, cachant tracts et journaux clandestins avant leur distribution et permettant des réunions secrètes.
- Rue B, Lise London. Lise London est une militante communiste et résistante française, née le 15 février 1916 à Montceau-les-Mines et morte le 31 mars 2012 à Paris. En 1939 elle entre en résistance contre l’Occupation allemande. Capitaine des Francs-tireurs et partisans, elle mène une action le 1er août 1942, une manifestation de ménagères dans un magasin de l’enseigne Félix Potin dans le 14e arrondissement, à un angle de la rue Daguerre et de l’avenue d’Orléans, où elle harangue la foule, avant de réussir à prendre la fuite à l’arrivée des forces de l’ordre. Pour Radio Londres et La Voix de la Russie, Lise London devient « L’héroïne de la rue Daguerre ». Elle est arrêtée en août 1942, emprisonnée et jugée par les autorités de Vichy, puis livrée l’année suivante aux Allemands et déportée au camp de concentration de Ravensbrück, puis à Buchenwald
- Allée C, Rosalie Montmasson. Patriote italienne née en 1823 à Saint-Jorioz, elle est la seule femme à embarquer avec l’expédition des Mille en 1860 (corps de volontaires dirigé par Giuseppe Garibaldi pour débarquer en Sicile afin de conquérir le royaume des deux Siciles) à laquelle elle participe activement.
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